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Implanter et récolter du miscanthus bio


Le miscanthus giganteus est une culture intéressante pour les agriculteurs à la recherche de diversification. Si les éleveurs sont les principaux intéressés par l'utilisation en litière, le miscanthus a d'autres atouts : intérêts en zones touchées par l'érosion ou avec des enjeux de qualité de l'eau, ramène de la biodiversité et des auxiliaires de culture, stocke du carbone... Et c'est une culture qui se conduit tout à fait en agriculture biologique.


Récolte de Miscanthus dans l'exploitation de Karel Kaptein Miscanthus Generation - Plomeur - Finistere
Récolte de Miscanthus dans l'exploitation de Karel Kaptein Miscanthus Generation - Plomeur - Finistere

Les deux premières années sont cruciales

L’implantation du miscanthus est la partie la plus chronophage de la culture : elle se fait à la main (l’opérateur est sur une machine mais il place les rhizomes à la main sur un tapis), à raison de 20 000 rhizomes/ha disposés avec un écart de 50 cm entre les pieds et 1 m entre chaque rang. « Il faut compter environ 3 200 €/ha pour l’implantation, détaille Marion Boucher, conseillère de la chambre d'agriculture de Normandie, en incluant l’achat des rhizomes, la location de la planteuse et le travail du sol. »

On l'implante à partir de fin avril jusque début juin selon les zones (lorsque le risque de gelées est écarté) sur une terre fine (labour + passage de herse rotative), comme pour une culture de printemps (à noter : le miscanthus n’aime pas les sols hydromorphes).

« Il met du temps à sortir de terre et la pousse est assez hétérogène, il ne faut pas s’inquiéter », rassure la conseillère de la chambre. « L’entretien est en revanche primordial car la concurrence est très importante les deux premières années. Et ce sont elles qui déterminent la réussite du miscanthus pour les 20 ans à venir ! » En bio donc, il faudra user de plusieurs passages : des faux-semis avant l’implantation, passage de herse étrille tous les 10 à 15 jours jusqu’à 2,5 mois environ, puis 2 à 3 passages de bineuse quand les rangs seront formés et jusqu’à 4 mois.

« On effectue un broyage la première année (plutôt en février) pour faire un mulch au sol et on pourra compter sur une première récolte (partielle) l’année d’après. Le miscanthus atteindra ses rendements optimums en 5e année (11 t MS/ha de moyenne) et persistera jusqu’à 20-25 ans. » La récolte (en ensilage) peut se faire à partir de fin mars (viser 15 à 20 % d’humidité pour une bonne conservation). Marion Boucher reprend : « C’est une culture autonome qui ne nécessite pas d’apport de fond, mais on conseille un apport d’effluents tous les 3 à 4 ans après la récolte car elle exporte quand même de la potasse et du phosphore. »


Attention : le miscanthus implanté sur de grandes parcelles constitue un véritable refuge pour le gros gibier. Et les dégâts se font bien souvent dans les champs voisins. « Certains l'implantent en bandes avec des zones herbagères entre deux pour pouvoir chasser dans les parcelles », explique la conseillère de la chambre.



Infographie Source Terre Net


Article rédigé par Delphine Scohy pour Terre net

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